The Police a parfois mauvaise presse. Pourtant, quel groupe
génial ! Pourquoi cette pénible déréliction (de la part d’une certaine
critique) ? Trop de succès, trop d’engouement ? On leur reproche
peut-être d’avoir servi d’étendard aux Années 80, qu’il est encore de bon ton
de dénigrer. Certes, l’attitude désagréable de Sting à l’encontre des
journalistes n’a pas contribué à arranger les choses, mais elle n’est pas seule
en cause. Il y a de la jalousie dans l’air, et de l’ingratitude dans ce laissé-pour-compte,
cet abandon d’un groupe majeur. N’est-il pas temps de le réhabiliter ?
Un groupe que tout le monde a occulté alors que c’était l’un
des meilleurs. Les disques de Sting ne sont même plus chroniqués dans les
magazines spécialisés : black-out. Pourquoi Police est-il tombé en désuétude ?
Ils ont eu un succès considérable. On dit qu’on les a trop écoutés. Mais les
grandes œuvres sont inépuisables. Il faut revenir aux sources vives, revenir à
« Police ». On doit les sortir de leur
purgatoire, où ils moisissent, avec les années 80.
« The Police ». Déjà, leur nom
ne sonnait pas très punk. On leur en voulut pour ça, on leur fit un mauvais
procès… alors qu’ils s’étaient appelés ainsi par dérision, par antiphrase. En
fait, il s’agit d’une astuce sur le nom du batteur, et de rien d’autre. Stewart
Copeland, surnommé Cop. Le groupe au
départ s’appelait la police des polices,
exactement la police des flics, Cop’s Police. Une super police, contrôlant les
contrôleurs…
« Message In A Bottle » eut un succès international, fulgurant. Soudain on s’aperçut que The
Police était la nouvelle merveille, les vrais successeurs des Beatles et de
Cream. Une sorte de super-groupe comme on n’en avait plus vu depuis une
décennie, depuis le ratage Blind Faith. On allait entrer dans les années 80 et
c’était The Police qui ouvrait la porte.
On se rua sur le premier album pour découvrir d’autres
merveilles. Notre attente ne fut pas déçue. The Police, c’était du solide. Les
deux premiers LPs étaient redoutables d’efficacité. Le trio semblait
extrêmement cohérent, aussi bien sur scène que sur disque. Tous les trois, des musiciens expérimentés.
Les prestations live donnaient
l’image d'un groupe punk qui aurait eu un sens subtil des mélodies. Ils avaient
l’énergie d’un groupe de punks, et ils savaient jouer. Le guitariste était un
vieux lascar. Il avait bien connu King Crimson, Robert Fripp. Ces trois
musiciens-là surclassaient The Jam et The Clash. Leurs chansons étaient plus
intéressantes, plus prenantes. Elles nous aidaient à vivre. C’était notre
étendard.
(...)La suite de ce chapitre figure dans OLD WAVE COLD WAVE NEW WAVE de Jérôme Pintoux (éditions Camion Blanc)
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