dimanche 2 août 2015

Dire Straits et Mark Knopfler. L'énigme de Napoleon in rags.


Dire Straits et Mark Knopfler

 

Dire Straits

 

Dire Straits, c'est le groupe de Mark Knopfler, guitariste et chanteur écossais, né à Glasgow en 1949. Il a grandi à Newcastle, qu'il évoquera brièvement dans  "Sailing To Philadelphia" et dans "Fare Thee Well Northumberland". Mais c'est aussi la formation de son frère David (jusqu'en 1980), du grand John Illsley à la basse, et de Pick Withers à la batterie (du moins, jusqu'en 1982).

Je n'ai présenté que quelques chansons, les plus emblématiques de ce groupe dit de "pub rock", mais on verra qu'il s'agit parfois de tout autre chose. Cet article n'a rien d'exhaustif. Je me suis contenté de piocher dans la riche discographie de Dire Straits puis dans la carrière solo de Mark Knopfler. J'ai voulu lui rendre hommage : il nous a tant apporté.

 

1978

 

Sur le premier album, sorti en juillet 1978, "Sultans Of Swing" évoque des musiciens de jazz qui jouent et se défoulent le vendredi soir. Ils se font exploiter toute la semaine, mais le vendredi, c'est leur jour de gloire. Ils peuvent jouer enfin la Musique qui leur plaît, se donner à fond. Ils ne cherchent ni la célébrité ni la gloire. Ils ont su rester modestes, ce sont des purs, d'authentiques musiciens. Il y a une bande de jeunes qui traînent dans le coin, ils portent des tenues plutôt glamour, des "platform soles" comme en avait Marc Bolan. Ils détestent les groupes à trompettes : "They don't give a damn about any trumpet playing band." Sur ce morceau inaugural, quasi génial, quasi mythique, d'une haute tenue, d'une grande portée, le jeu de Mark Knopfler est d'une telle dextérité qu'il en est bluffant, époustouflant. Et ce n'est jamais, jamais, jamais une virtuosité pénible, ni de mauvais aloi, comme celle dans laquelle se complaisaient parfois les Alvin Lee et consorts, ces solos interminables qui duraient des plombes et de plombes, qui n'en finissaient pas, et qui ont gâché tant de festivals, lassé tant d'auditeurs. Chez Dire Straits, le feeling est toujours là, présent dans chaque note, dans chaque soupir. La guitare respire et semble vivre sa propre vie. C'est comme une sorte d'entité. Cette musique relève parfois de la magie. Mark Knopler est passé maître à ce jeu-là. C'est bien simple, on n'avait pas entendu un tel guitariste depuis l'époque des Jimi Hendrix, Eric Clapton, Jimmy Page. Comme le disait George Harrison : "While My Guitar Gently Weeps", et le morceau des Beatles pouvait sembler prémonitoire… Je ne sais pas ce que le Quiet Beatle pensait de Mark Knopfler, mais, à mon avis, il devait l'apprécier à sa juste valeur…   En 1978, Mark avait alors 29 ans.

 

Sur "Water of Love" la solitude est comparée à un désert où l'on meurt de soif. La métaphore est filée, avec l'image du vautour : "Il y a un oiseau tout en haut d'un arbre, / Il attend que je meure."

 

Dans "Setting Me  Up" la femme est une manipulatrice, - une image très répandue dans le blues et dans le rock, où les songwriters sont soit méfiants, soit misogynes.

 

 

1979

 

Sur Communiqué, en juin 1979, "Lady Writer" oppose deux personnages, une femme-écrivain, vue à la télé, et la femme qu'aime l'énonciateur.  L'une est une érudite ; l'autre, une illettrée, elle sait à peine écrire son nom ("You couldn't hardly write your name"). L'énonciateur évoque aussi son propre dépucelage, mais en termes choisis, ce qu'il appelle la perte de l'innocence : "And I recall my fall from grace". Cette initiation sexuelle a eu lieu il y a bien longtemps. Les circonstances en restent floues, l'évocation plus que sommaire ("Another time, another place") mais ce rappel s'impose à l'esprit, obsédant : ces vers constituent le refrain de cette chanson si prenante. Dans "Lady Writer", Knopfler s'affirme comme un auteur de choix et découvre une dimension qui manquait peut-être au génial "Sultans Of Swing" : l'écriture, le songwriting. Qu'on le veuille ou non, le texte de la "Femme-écrivain" a quelque chose de dylanien avec ses ambiguïtés, ces deux femmes que tout oppose, que l'énonciateur aime autant l'une que l'autre, un sacré dilemme pour lui. Là encore la guitare s'emballe comme un pur-sang, et cela ravit. Et puis il y a ce phrasé dylanien que l'on a souvent remarqué. En 1979, Mark va fêter son trentième anniversaire.

 

"Once Upon A Time In The West" ne parle pas des cowboys comme son titre pourrait le faire croire, mais des chauffards, des fous du volant. Certains s'amusent à dépasser la limite de vitesse, à faire les cons, à effrayer les passants…

 

 

1980

 

Sur Making Movies, en 1980,  "Tunnel Of Love" présente la vie comme une fête foraine qui nous ballotte dans tous les sens, - une conception un peu baroque de l'existence. "J'ai voyagé dans un train fantôme dont les wagons hurlent et s'entrechoquent" ("And I've been riding on a ghost train"). L'énonciateur se dit "victime de la nuit", tout comme celle qu'il aime. Le narrateur est un joueur invétéré, semble-t-il, esclave du "bandit manchot". Une machine à sous ornera la pochette d'un CD solo, vingt-quatre ans plus tard…

 

Quant à "Romeo And Juliet", sur le même album, c'est une relecture un peu fade de la pièce de Shakespeare.

 

 

1982

 

Sur Love Over Gold, en septembre 1982, "Private Investigations", "Enquêtes privées", met en scène un détective qui remue la saleté, les affaires les plus glauques ("digging up the dirt"). C'est pour lui un travail, mais c'est aussi un jeu.

 

"Telegraph Road" nous montre comment un paysage s'urbanise peu à peu, jusqu'à en devenir totalement méconnaissable. "Puis vinrent les églises, ensuite les écoles, / Puis arrivèrent les magistrats ainsi que les lois, / Les trains, les camions de marchandises, / Et le vieux sentier fangeux devint la Route du Télégraphe ("And the dirty old track was the Telegraph Road").

 

 

1983

 

Sur un EP, en 1983, Il y a "Twistin' By The Pool" – Les membres de Dire Straits ont voulu réhabiliter cette danse, mais cela a été en vain, son heure était passée. Dans le clip, des figurants twistent sur un plongeoir. On assiste à une sorte de ballet aquatique, au premier ou au second degré.

 

Sur Infidels de Bob Dylan, toujours en 1983, il y a « Sweetheart Like You », avec Mark Knopfler, cette fois derrière les consoles. Dylan avait été charmé par le son de "Sultans Of Swing". Cela lui avait rappelé sa bonne période (1965 -1966). "Sweeheart Like You" c'est une de ses meilleures chansons de l’époque. "Enfin le stress est retombé, / Le patron n'est pas là,  / Il est parti dans le Nord pour quelque temps, / On dit que c'est avant tout un vaniteux (…) Mais qu'est-ce qu'une belle fille comme toi fait dans ce trou à rat ?"

Mark Knopfler a été l'un des meilleurs producteurs de Dylan, toutes époques confondues, avec Don Devito (« Changing of the Guards ») et Daniel Lanois. On lui doit « Jokerman »  et le magnifique « Sweet Heart Like You », où le grand Mick Taylor joue avec tout son feeling et sa fluidité légendaire. Et puis cet orgue qui rampe à l’arrière-plan, c’est génial… C’est peut-être digne de Blonde On Blonde. Mark avait alors 34 ans, et Bob, 42.

 

C'était encore Mark Knopfler qui avait remis Dylan en selle ou plutôt sur les rails, quelques années auparavant, sur l'album Slow Train Coming. Un « son » caractérisé par ce qu'on pourrait appeler la ligne claire, comme on dit dans la BD, pour lui donner un équivalent graphique. Une guitare nette, limpide et fluide, servant fort bien la sobriété du chant, tout en en atténuant l'éventuelle sécheresse.

 

 

1985

 

Sur Brothers In Arms, en mai 1985, "Money For Nothing" se moque des musiciens qui choisissent la facilité, qui gâchent et galvaudent leur talent en faisant de la variété, des choses faciles, parfois insipides. Ils cartonnent dans les hits parades ou dans les Top 50, mais ce sont des faiseurs. John Lennon avait déjà dénoncé ce genre de travers sur l'album Imagine, ces gens qui confondaient la "musak" et la musique : Lennon ne comprenait pas comment ils arrivaient à dormir, comment ils faisaient pour ne pas se culpabiliser. "How Do You Sleep ?" On se souvient qu'il s'en était pris à ce pauvre McCartney, à une époque où leurs rapports n'étaient pas des meilleurs.

 

 

 

1991

 

Sur On Every Street, en 1991, un album que beaucoup jugent décevant, "Calling Elvis" se détache du lot. C'est un hommage au King, multipliant les références, les citations. L'énonciateur demeure à l'hôtel des cœurs brisés (pas besoin de vous faire un dessin). "Oh love me tender, don't be cruel, / Return to sender, treat me like a fool". A la fois un hommage et un clin d'oeil. Mark vient d'avoir 42 ans.

 

 

Le groupe s'est séparé en 1993. Mark Knopfler a poursuivi une riche carrière solo, dont on ne parle pas assez.

 

Carrière solo

 

1990

Chet Atkins et Mark Knopfler enregistrent Neck And Neck.

Chet Atkins, ce n'est pas n'importe qui. C'est un grand guitariste, une sorte de père spirituel, de modèle ou de mentor pour Mark Knopfler.

"Just One Time" est une chanson d'amour perdu (comme il y en a tant). Le narrateur voudrait revenir en arrière ("Turn back the pages") et retrouver son vieil amour, "that same old love".

Les paroles de "The Next Time I'm In Town" ("La prochaine fois que je serai en ville") évoquent de vieux succès de Simon & Garfunkel. Quand on entend "Cross the Bridge of Time and Change / Once again I'm homeward bound", "A travers le Pont du Temps et du Changement, à nouveau je rentre à la maison", comment ne pas penser à "Bridge Over Troubled Water" (1970) et à "Homeward Bound" (sur Parsley, Sage, Rosemary And Thyme, en 1966), deux succès du célèbre duo ? Encore un clin d'œil et un hommage à d'autres musiciens et chanteurs.

Atkins et Knopfler interprètent également "Tears", un classique du jazz manouche, signé Stéphane Grappelli et Django Reinhardt.

 

1996

L'énigme de "Napoleon in rags"

Sur Golden Heart, en 1996, il y a "Done With Bonaparte", dont le texte est magnifique et marquant. C'est un soldat de la Grande Armée qui s'exprime. Il est vêtu de guenilles et a perdu ses illusions. On songe bien sûr à Victor Hugo : "Hier la Grande Armée et maintenant troupeau." Le narrateur de "Done With Bonaparte" rappelle certains épisodes de la Retraite de Russie : "We've paid in hell since Moscow burned" ("Nous avons vécu l'enfer depuis l'incendie de Moscou"). Les soldats ennemis s'acharnent sur les survivants qui tentent de regagner leur pays, leur patrie : "Les cosaques nous mettent en pièces". Les soldats français ne peuvent même pas enterrer les cadavres de leurs compagnons : "Our dead are strewn a hundred leagues" ("Nos morts sont éparpillés sur une centaine de lieues"). La Grande Armée n'est plus qu'un bande de gueux : "And our grande army is dressed in rags" ("Et notre Grande Armée est vêtue de haillons").

Mark Knopfler ne connaît vraisemblablement pas "L'Expiation" de Victor Hugo, l'un des sommets des Châtiments (1856) où la Retraite de Russie est évoquée d'une façon si pathétique. En revanche, il connaît Dylan, il s'en est nourri, il a travaillé avec lui. Mark Knopfler a en tête la fameuse périphrase de "Like a Rolling Stone" (1965)  désignant superbement un clochard qui n'a rien perdu de son prestige ni de sa dignité : "Napoleon in rags". Dylan se moque, avec âpreté et amertume, d'une fille méprisante, à présent tombée dans le ruisseau : "You used to be so amused / At  Napoleon in rags and the language that he used, / Go to him now, he calls you, you can't refuse, / When you ain't got nothing, you got nothing to lose". Soit : "Tu avais l'habitude de te moquer / Du Napoléon en haillons et de sa façon de parler, / Va vers lui maintenant, il t'appelle, tu ne peux pas refuser, / Quand on n'a plus rien, on n'a plus rien à perdre"). La mystérieuse périphrase de Dylan ("Napoleon in rags") vient certainement des paraphrases anglaises et américaines du poème de Victor Hugo, ou tout simplement de certaines traductions des Châtiments, que Dylan a pu connaître.

Le narrateur de "Done With Bonaparte" continue la série de ses malheurs et de son odyssée au déclin du Premier Empire : les grognards vaincus sont obligés de voler "comme des rats" les autres soldats pour pouvoir survivre : "Like rats we steal each other's scraps". Bonaparte n'était qu'un marchand d'illusions, il aurait pu emmener ses soldats au bout du monde. On a eu tort de le suivre : "What dreams he made for us to dream, / Spanish skies, Egyptian sands", "Quels rêves il nous a donnés, les cieux d'Espagne, les sables d'Egypte". Le narrateur n'est pas revenu indemne de toutes ces péripéties, de toutes ces campagnes, de toutes ces batailles : "And I lost an eye at Austerlitz", "Et j'ai perdu un œil à Austerlitz". Sa blessure - un sale coup de sabre - le fait toujours souffrir : "The sabre slash yet gives me pain." Pour lui maintenant, la page est définitivement tournée : "Done with Bonaparte", "J'en ai fini avec Bonaparte." Tout ce qu'il est espère, c'est revenir indemne : "A safe return to my belle France". C'est une prière, un hymne pacifiste plus qu'une chanson d'ancien combattant : le narrateur prie pour que son fils ne voie jamais un nouveau petit caporal se dresser au-dessus de la mêlée pour conquérir de nouvelles terres : "And I pray our child will never see / A little Corporal again / Point toward a foreign shore / Captivate the hearts of men." Bref, la Grande Armée est, pourrait-on dire, in dire straits, dans une situation désastreuse, en pleine débâcle. C'est carrément la Bérézina !

 

2000

"Sailing To Philadelphia" (avec James Taylor), c'est le portrait d'un rêveur : "Il semble que je sois né pour dresser une carte du ciel nocturne". C'est aussi une chanson d'émigrés : "Nous naviguons vers Philadelphia, un monde loin de la Tyne charbonneuse" ("A world away from the coaly Tyne"). La Tyne, c'est un fleuve qui passe à Newcastle et se jette dans la Mer du Nord. Mark Knopfler, on l'a vu, est d'origine écossaise, il est né à Glasgow, mais il a passé son enfance à Newcastle, une ville pas très gaie du Nord de l'Angleterre. - Newcastle, comme Sting.

 

2002

Sur l'album Ragpicker's Dream, "Fare Thee Well Northumberland" reprend et développe le thème nostalgique amorcé sur "Sailing To Philadelphia" : Mark Knopfler dans son "Adieu au Northumberland" évoque la région où il a passé son enfance et sa jeunesse : "Mon cœur bat pour les rues et les sentiers, / Et rêve de rester près de la frontière, / La côte nord-est et les vallées de la rivière".  Il déteste quitter la Tyne qui arrose Newcastle, c'est sa rivière ("I hate to leave my river Tyne"). Toutes les autres villes, Philadelphie, Londres ou New York, lui font l'effet de ces villes maudites dont on parle dans la Bible, Sodome ou Gomorrhe, sur lesquelles Jehovah a envoyé une pluie de feu : " I hate to leave my rive Thyne / For some damn town that's God-forsaken", "quelque ville maudite que Dieu a délaissée". Le chanteur semble également maudire les tournées qui l'envoient loin de chez lui : "I'm bound to ramble and to roam", il se voit comme un errant, une sorte de vagabond. Peut-être une pierre qui roule ?...

"Coyote" est une chanson de fugitif. Le narrateur est poursuivi par un "coyote" qui va bien moins vite que lui. Il s'agit aussi d'une chanson référentielle, avec des fragments de phrases qui renvoient soit au Traffic de Steve Winwood ("a hole in my shoe", "un trou dans ma chaussure") soit à Dylan ("blood on the tracks", "du sang sur les pistes").

 

2004

Sur Shangri-La, "Postcards From Paraguay" est encore une chanson de fugitif mais le contexte est différent : le narrateur a émis des chèques en bois, fait un "casse". Il a dû fuir son pays pour échapper aux conséquences. C’est pourquoi il n'enverra pas de cartes postales d'Amérique du Sud, où il s'est réfugié. Pas question que l'on retrouve sa trace

 

2006

Sur "This Is Us" (album All The Roadrunning), un couple regarde de vieilles photos et se rappelle les bons souvenirs liés à ces anciens clichés, le premier rendez-vous, le voyage de noces, leur petit garçon qui fait leur "joie" et leur "fierté", l'anniversaire du mariage avec tous leurs amis : "C'est nous lors du Mardi Gras, / C'est nous dans la caisse de ton papa", "C'est nous pendant notre Lune de Miel, / dans la chambre de l'hôtel, / Assis près du Puits aux Souhaits". Mark Knopfler y confirme son penchant nostalgique, voire passéiste. Les années ont passé, le guitariste a déjà 57 ans quand il enregistre cette chanson en duo avec Emmylou Harris. Ce n'est plus vraiment un tout jeune homme.

Sur cet album, Mark Knopfler interprète d'autres titres avec la chanteuse country, "Right Now" et "This Is Goodbye".

 

2009

Sur "Border Reiver" (album Get Lucky), le chanteur se met dans la peau d'un conducteur de poids lourd, un Ecossais de Glasgow. Il évoque sa vie à bord d'un engin qui n'est plus tout jeune. Le camion a bien trois cent mille km au compteur et encore plein d'autres à faire ("Three hundred thousand on the clock / And plenty more to go")

 

2012

"Haul Away" (album Privateering) est une chanson sinistre qui évoque le suicide d'une femme : elle s'est noyée. C'était quelqu'un d'instable, de déséquilibré. Elle s'est jetée dans la mer "noire et profonde". Ce n'est pas un accident, le vent ne soufflait pas ce soir-là, elle n'a pas pu tomber du navire par inadvertance, "It was a windless night when you leave the ship", "C'était une nuit sans vent quand tu as quitté le bateau". On est loin de la "deep blue sea" des chansons traditionnelles. Sur "Haul Away" les paroles lugubres vous glacent vous plombent un peu, comme cet ancien titre des Rolling Stones : "Sympathy For The Devil". Rien que le titre faisaitt froid dans le dos…

 

Mais, pour en revenir aux grandes chansons de Dire Straits, j'ai gardé le meilleur pour la fin : pour moi, la plus prestigieuse, c'est "Brothers In Arms", dont on ne dira jamais assez de bien. C'est une de mes chansons préférées, avec "Big Log" de Robert Plant et quelques-unes de Dylan, des Stones, des Kinks et, bien sûr, des Beatles. Les paroles des "Frères d'Armes" évoquent justement à la fois Led Zeppelin et Bob Dylan, avec ses "montagnes couvertes de brumes" et ses "basses terres". Il est question de militaires, enfin de conscrits, pas des militaires de carrière, puisqu'on nous dit qu'un jour ils retourneront dans leurs vallées et dans leurs fermes et qu'ils ne seront plus frères d'armes. C'est une très belle chanson de fraternité, de solidarité, mais aussi d'incommunicabilité : "Il y a tellement de mondes différents, / Tant de soleils divers, / Et nous n'avons qu'une seule planète, / Mais nous vivons dans des mondes séparés." On dit que Mark Knopfler est un grand guitariste, c'est la vérité, qui oserait le contester ? Mais c'est aussi un grand chanteur, dont la voix fait passer bien des émotions, bien des sentiments, bien des frissons. "Brothers In Arms" est une chanson pacifiste pleine de sagesse, peut-être un peu baba cool mais au sens noble du terme : "Tous les hommes doivent mourir, / Mais il est écrit dans les étoiles / Et dans chaque ligne de ta main / Que nous sommes fous de faire la guerre / A nos frères d'armes". On croit comprendre qu'il s'agit de nos anciens frères d'armes, de ceux qui ont combattu autrefois avec nous. Il y a tellement de feeling dans cette chanson que c'est peut-être l'un des plus grands blues du XXème siècle. Moi je veux bien qu'on appelle la musique de Dire Straits du "pub rock" ou je ne sais quoi, vous savez, les étiquettes, pfftt…quelle dérision. N'empêche que, quand on me demande quel est mon bluesman préféré, je ne réponds ni John Mayall, ni Jimmy Page, ni Untel, je réponds : Mark Knopfler. C'est l'évidence même.

 

Discographie de Dire Straits

 

Dire Straits (1978)

Une photo floue sur la pochette.

Titres : Down To The Waterline - Water Of Love - Setting Me Up - Six Blade Knife - Southbound Again - Sultans of Swing - In The Gallery - Wild West End - Lions.

Musiciens : Mark Knopfler au chant et aux guitares ; David Knopfler, à la guitare rythmique ; John Illsley, à la basse ; Pick Withers, aux percussions.

 

Communiqué (1979)

 


 

Musiciens : les mêmes que sur le premier album.

 

 

Making Movies (1981)

Une pochette entièrement rouge

 


Musiciens crédités : Mark Knopfler : chant, guitares ; John Illsley : basse et chant; Pick Withers : batterie ; Roy Bittan: claviers. Exit David Knopfler qui aurait pourtant participé à l'enregistrement.

 

Love Over Gold (1982)

Un éclair zébrant un ciel d'orage, sur la pochette.

 


 

Musiciens :Mark Knopfler ; Hal Lindes : guitare ; Alan Clark : claviers ; John Illsley : basse ; Pick Withers : percussions ; Mike Mainieri : vibraphone ; Ed Walsh :  synthés.

 

 

ExtendedancEPlay (1983)

Titres : Twisting by the Pool - Two Young Lovers - If I Had You - Badges, Posters, Stickers, T-Shirts.

 

Alchemy (un double album live)

Des versions à rallonge de leurs titres les plus célèbres.

Au programme : Once Upon a Time in the West - Expresso Love - Romeo and Juliet - Love Over Gold - Private Investigations - Sultans of Swing - Two Young Lovers - Tunnel of Love - Telegraph Road  - Solid Rock - Going Home - Theme from "Local Hero" (voir la discographie solo de Mark, un peu plus bas).

 

Brothers in Arms (1985)

Sur la pochette, une steel guitar, prise en contre-plongée.

 


 

Musiciens : Mark Knopfler . John Illsley ; Alan Clark (divers claviers) ; Guy Fletcher (autres claviers) ; Terry Williams (percussions). Sans oublier Sting au chant, sur "Money For Nothing".

 

On Every Street (début 1991)

 


 

Musiciens : pratiquement les mêmes, sauf le batteur (Danny Cummings).

 

Live at the BBC (1995)

 

Down to the Waterline - Six Blade Knife - Water of Love - Wild West End - Sultans of Swing - Lions - What's the Matter Baby? -  Tunnel of Love

 

La carrière solo de Mark Knopfler : la discographie.

Local Hero (1983)

B.O. du film du même nom (et non pas "éponyme", comme diraient les cuistres).

The Rocks and the Water - Wild Theme - Freeway Flyer - Boomtown - The Way It Always Starts - The Rocks and the Thunder - The Ceilidh and the Northern Lights - The Mist Covered Mountains - The Ceilidh: Louis' Favourite / Billy's Tune - Whistle Theme - Smooching - Stargazer - Going Home: Theme of the Local Hero.

 

Notting Hillbillies. Missing… Presuming having a good time (1990)

Un album sur lequel on trouve des compositions originales mais aussi pas mal de reprises de vieilles chansons d'autrefois.

Railroad Worksong" (traditionnel) –  Bewildered - Your Own Sweet Way - Run Me Down" (traditionnel) - One Way Gal" (encore un traditionnel) - Blues Stay Away From Me - Will You Miss Me- Please Baby (traditionnel) – Weapon of Prayer - That's Where I Belong - Feel Like Going Home.

 

Neck And Neck (1990)

Avec Chet Atkins.

Poor Boy blues - Sweet Dreams - There'll Be Some Changes - Just One Time  - So Soft, Your Goodbye– Yakety Axe - Tears - Tahitian Skies - I'll See You in My Dreams - The Next Time I'm in Town.

 

Screenplaying (compilation, 1993)

 

Golden Heart (début 1996)

Darling Pretty - Imelda - Golden Heart No Can Do - Vic and Ray -  Don't You Get It A Night in Summer Long Ago – Cannibals - I'm the Fool – Je Suis Désolé -  Rüdiger - Nobody's Got the Gun -  Done With Bonaparte - Are We in Trouble Now

 

 

Lullabies With a Difference (fin 1998)

Truthful Lullaby - Dreaming My Dreams -  Window World - Willow -  Etude No. 53 - My Boy -  Baby Little One - In Your Eyes - Wild Theme -  Cherry Blossom -  Let's Stay Together

 

Sailing to Philadelphia (début 2000)

La pochette représente un avion volant dans un ciel très bleu. L'avion n'est pas centré.

Cet album se décline en plusieurs versions. En voici l'américaine :

 

What It Is - Sailing to Phildelphia - Who's Your Baby Now -  Baloney Again - The Last Laugh -  Do America - El Macho - Prairie Wedding - Wanderlust – Speedway At Nazareth - Junkie Doll -  Silvertone Blues - Sands of Nevada.

 

 

The Ragpicker's Dream  (début 2002)

 

Why Aye Man - Devil Baby -  Hill Farmer's Blues - A Place Where We Used to Live - Quality Shoe - Fare Thee Well Northumberland - Marbletown - You Don't Know You're Born - Coyote -  The Ragpicker's Dream - Daddy's Gone to Knoxville -  Old Pigweed

 

Shangri-La (2004)

La pochette représente un "bandit manchot"

5:15 am -  Boom, Like That - Sucker Row - The Trawlerman's Song - Back to Tupelo - Our Shanri-La -  Everybody Pays - Song for Sonny Liston - Whoop De Doo – Postcards From Paraguay - All That Matters Stand Up Gay - Donegan's Gone -  Don't Crash the Ambulance -  What It Is El Macho

 

All the Roadrunning (2006)

En duo avec Emmylou Harris.


 

Real Live Roadrunning (live de 2006)

Right Now - Red Staggerwing - Red Dirt Girl -  Done With Bonaparte -  Romeo and Juliet -  All That Matters - This Is Us -  All the Roadrunning -  Boulder to Birmingham -  Speedway at Nazareth -  So Far Away -  Our Shangri-La -  If This Is Goodbye - Why Worry.

 

Kill To Get Crimson (2007)

 


 

Get Lucky (2009)

 


 

Privateering (2012)

CD 1. Redbud Tree - Haul Away - Don't Forget Your Hat - Privateering - Miss You Blues - Corned Beef City - Go, Love - Hot or What - Yon Two Crows - Seattle 4:17

CD2. Kingdom of Gold - Got To Have Something - Radio City Serenade - I Used to Could -Gator Blood - Bluebird - Dream of the Drowned Submariner - Blood and Water - Today Is Okay - After the Beanstalk

 

 

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