Coffret Bee Gees. The Studio Albums 1967-1968
(Rhino)
Mini bio
Les frères Gibb sont nés sur
l’île de Man mais ils ont émigré en Australie.
Ils connaissent le succès en juin
1967, à l’époque de Sgt. Pepper, avec
« New York Mining Disaster », puis ils enchaînent les tubes pendant
deux ans, au point de devenir des concurrents des Beatles. On se souvient
notamment d’ « Holyday » et de « Massachussets ». Ils
reviennent à la mode en 1978.
Quand on évoque les frères Gibb,
leurs années disco sont souvent privilégiées. Elles tendent à occulter leurs
premiers disques qui louchaient du côté des Beach Boys, des Beatles, et qui n’étaient
nullement négligeables.
Livret
Ce coffret d’albums studio des
années 1967-1968 regroupe des versions mono et stéréo de leurs trois premiers
albums, First, Horizontal et Idea, plus trois CDs d’outtakes, de
versions alternatives et de chansons perdues (ce ne sont pas les plus
intéressantes, on s’en doute, ce sont plutôt des fonds de tiroir).
Contenu
Dès leur premier album, on les
sent ambitieux. Ils veulent rivaliser avec les Beatles de Revolver, pas moins, s’essayer au chant grégorien, explorer les
limites de la pop, du psychédélique, et même du R’n’B. Quelques hits ont
survécu, dont les ineffables « Massachussets »,
« Holyday », « I Started A Joke ».
Aux
vacances de 1967, au début du mois de juillet, j’étais allé avec un copain chez
le disquaire. Mon ami Jean C*** s’était
précipité sur « Are You Experienced ? », un 33 tours de Jimi
Hendrix, un Noir inconnu qui faisait une musique brutale, inouïe. Je n’avais
aimé que « Third Stone From The Sun »,
qui raconte notre bonne vieille Terre vue par des extra-terrestres, mais le
reste m’avait semblé trop étrange... En revanche, avec le 45 tours de « New
York Mining Disaster 1941 », des Bee Gees, j’étais en terrain connu. Je
retrouvais des Beatles de série B, mais ce n’était pas mal du tout.
Cependant, je me sentais coupable
de ne pouvoir admettre que l’avenir de la pop, ce n’était pas les Bee Gees,
c’était Hendrix. Mon copain était plus évolué que moi.
Sur « New York Mining
Disaster 1941 », malgré la pochette « Carnaby Street », il était
question d’une catastrophe minière d’autrefois, au pays de Galles. C’était le « Germinal »
des Bee Gees, un « Germinal » de dandies…. « Have you seen
my wife, Mister Jones ? ». Le désastre d’Aberfan avait fait deux
cents victimes, principalement des enfants.
« I Can’t See Nobody »
est influencé par la Soul d’Atlantic. « To Love Somebody », à
l’origine, avait été composé pour Otis Reding. « Massachussets » (sur
Horizontal) a été écrit après le
premier voyage des Bee Gees aux USA.
Du tuba et des trucages sonores
sur « Barker Of The UFO », chanson sur les OVNI.
« Sir Geoffrey Saved The
World » est clairement influencé par les Beatles (c’est le B-Side de « World »,
en novembre 67). « The Singer Sang His Song » est un peu dépressif.
Les Bee Gees l’ont écrit alors qu’ils étaient sous le choc de l’assassinat de
Robert Kennedy.
Critique
Cependant cet ensemble ne nous
fait pas oublier un autre coffret consacré aux Bee Gees, « Tales From The
Brothers Gibb, a History In Song 1967-1990 ». Quatre CDs tout à fait
estimables, peut-être un peu trop copieux.
Mais ce qu’on préfère des frères
Gibb, c’est quand même leur période disco, « More Than A Woman »,
avec leurs dents de lapins et leurs voix de chipmunks…
Jérôme Pintoux.
Le 20.9.2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire