Simple Minds
Pourquoi les Simple Minds, qui étaient si bons, si doués,
sont-ils tombés en déréliction ?
Coquin de sort. Une de ces destinées artistiques dont la
trajectoire nous échappe. On voit les artistes au faîte de leur gloire. Puis la
mode change : on les oublie. Simple Minds n'échappe pas à la règle. On les
connut post-Punk. Néoromantiques d'avant-garde.
Ils devinrent ensuite un groupe de stade, vers 1988. Peut-être les seuls rivaux
planétaires d'U2. Puis le succès les délaissa, ils replongèrent dans
l'anonymat. La critique s'est ingéniée à les conspuer, depuis le succès de « Mandela
Day », de leurs tournées internationales.
Il y eut en outre plusieurs défections au sein du groupe, qui ne conserva que
son noyau dur, le chanteur et le guitariste. Tous deux co-auteurs et excellents
compositeurs.
« Promised You A
Miracle »
Une blonde glacée, haute couture, hante ce clip. On la
croirait échappée d'une pochette de Roxy Music. Le chanteur Jim Kerr se la joue
Bryan Ferry, qui lui-même se la jouait Nouveau Brummel…
« Glittering Prize »
Une collection de masques mortuaires, hiératiques et dorés.
Tels des masques de pharaon. Ou la pochette de Byrdmaniax, des Byrds, figée, un peu anxiogène. Jim Kerr, Toutankhamon mort-vivant, ouvre les yeux tout au fond
de son sépulcre. La douceur de sa voix est telle que l'on fait chuchoter
certains mots à la jeune femme glamour qui se promène dans ce mini film. Mais
c'est bel et bien Jim Kerr qui les murmure.
« Speed Your Love To Me » (1984)
Des plongées sur Glasgow enneigé. La caméra balaye l’espace.
Des images de docks et d’installations portuaires. Une ville écossaise en
hiver. Une tristesse septentrionale. Simple Minds nous montre son territoire.
Urbain, mais pas seulement. Des images de lochs. Un enthousiasme sans
fébrilité. Le charisme de Jim Kerr. On voudrait avoir la pêche du chanteur. Il a
l’air sage et jeune. « Speed Your Love To Me » multiplie les panoramiques sur le Loch Ness et le Glagow
portuaire. L'Ecosse dans sa multi réalité. Les couleurs du Loch sont
étincelantes. Quelques vues des Highlands, qui ressemblent au Massif Central.
Hommage aux montagnes d'Ecosse.
« Waterfront »
La vidéo de « Waterfront » alterne les prestations scéniques et les vues portuaires de
Glasgow.
« Up On The
Catwalk »
« Tout en haut de la gouttière ». Encore le thème du masque, sous la
forme du visage peint. Des portraits robots défilent
à toute vitesse. Ce qui a mal vieilli, c'est la garde-robe de Jim Kerr…
« Don't You »
Le chanteur évolue dans une pièce encombrée de jouets. Train
électrique, cheval à bascule. Salle de jeu, lambrissée à mi-hauteur, comme une
pièce de château écossais, où évoluerait un fils de laird.
« Alive And
Kicking »
Une vue aérienne des musiciens, allongés dans l'herbe. De
belles images de cascades. C'est l'un des clips les plus romantiques qui
soient. De superbes paysages (écossais ou alpestres ?) forestiers et
montagnards. Une caméra subjective, en travelling arrière, qui se perd dans les
bois. Le groupe, sur une esplanade rocheuse, à la Friedrich. Jim Kerr
fait semblant de voler. Heureusement qu'il n'y a pas un chasseur dans le coin…
« She's A River »
On dirait du Doors
Tamla-Motown.
« Belfast
Child »
Croyance en l'avenir. Les enfants seront peut-être moins
bêtes que leurs parents : ces stupides guerres de religion cesseront peut-être
un jour. Les mouettes sillonnent les champs d'immondices. Une violoniste,
nouvelle venue dans le groupe. Un groupe celtique.
Extrait d'OLD WAVE COLD WAVE NEW WAVE de J. Pintoux, au Camion blanc.
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