Depeche
Mode
Speak And Spell
La pochette de Speak and Spell (« Parle et maudis ») est bizarre. Speak and Spell peut également signifier « Parle et épèle », ce que pourrait dire un instituteur à un élève. Il s'agit donc d'un jeu de mots, d'un titre contextuel. Cette pochette représente un cygne empaillé sur un nid de branches mortes, le tout emballé dans du plastique. Le titre ferait référence à un jouet d'enfant, qui parlerait et lancerait des malédictions, comme dans un conte fantastique.
Il s'agit du premier
album d'une toute jeune formation qui jouait d'instruments entièrement
électroniques à une époque où le tout guitare était de rigueur. C'était
déjà de la New Wave ,
mais en 1981, on les qualifiait de futuristes.
Ils venaient d'un bled du
sud de l'Angleterre (Basildon) et de la classe ouvrière. Ils eurent du mal à
s'imposer : on les prit moins au sérieux que leurs concurrents immédiats, Human
League ou Heaven 17.
Ils devinrent si
« énormes », dans les années 80, qu'ils concurrencèrent jusqu'à U2 sur
la scène internationale.
La réédition de ce
premier CD offre une qualité de son exceptionnelle. Toutes ces rééditions
Deluxe sont confondantes de qualité. Il y a là quelques morceaux sublimes, insoupçonnés.
A l'époque toutes les chansons étaient composées par Vincent Clarke, le
clavier, qui devait quitter le groupe à l'issue de ce premier album, pour
fonder Yazoo, avec la chanteuse Alyson Moyet, puis Erasure. Puis ce fut Martin
Gore qui prit le relais.
Les deux derniers titres
de l'album, tous deux sortis en single, sont d'une qualité exceptionnelle, « Can't
Get Enough », et « Dreaming Of Me ». Dave Gahan s'impose au
chant. Sa voix sonne juste. Les autres morceaux s'écoutent avec un certain
intérêt.
Le DVD, qui accompagne
cette réédition, présente les débuts du groupe sur la scène anglaise, leurs
tâtonnements, avec interviews des principaux protagonistes. Ils ont commencé
avec de petits claviers monophoniques. Ce n'étaient pas de bons guitaristes :
ils ont décidé de jouer de la musique électronique.
Ils ont fait la première
partie de Fad Gadget, ont failli signer chez Rough Trade, mais ont finalement
été engagés par Mute Records. Au départ, ils avaient l'air d'étudiants bien
sages. Leur premier album, à base de Moog Prodigy et de Yamaha a posé les jalons de ce qui allait suivre. Ils ont eu la
chance de tomber sur le producteur Daniel Miller, un as du synthé, spécialisé
dans les vieux modèles analogiques. Leur premier grand succès, ce fut « New
Life »
(onzième dans les charts). Le jeu de scène de
Dave Gahan imitait étrangement celui de Jim Kerr, le leader des Simple Minds...
Extrait d'OLD WAVE COLD WAVE NEW WAVE de J. Pintoux, au Camion blanc.
Extrait d'OLD WAVE COLD WAVE NEW WAVE de J. Pintoux, au Camion blanc.
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